L'HISTOIRE DE PHUKET ET SA GÉOGRAPHIE

Le voyage ne se limite pas aux aventures, aux déplacements et aux découvertes géographiques. La rencontre avec une culture différente fait partie intégrante de l'expérience. Aussi, il apparaît primordial de prendre en considération certains aspects culturels, historiques et géographiques du pays dans lequel on se rend.

PHUKET, HISTOIRE - THIERRY COSTES

Carte de Phuket en 1764
La première occupation quand Phuket n’était encore qu’une île vierge de toute présence humaine, il y a à peu près deux mille ans, à l’époque de l’Empire Romain en Europe lorsqu’en Asie du Sud-Est débarquait la première civilisation bouddhiste theravada arrivée fraîchement de Sri Lanka, fut l’arrivée des Moken, appelés Gitans de la mer, des nomades qui sillonnaient les archipels de la Mer Andaman de l’Indonésie jusqu’en Birmanie en passant par Malaisie et Thaïlande qui prirent pied à Phuket et se sédentarisèrent.
Je savais pertinemment ce que les Thaïs pensaient d’eux, la plupart n’avaient que des jugements péjoratifs à leur endroit, à tort. On les surnommait, dans une époque que j’espère maintenant révolue, les « Ngo », ce qui signifie en thaï les « idiots ». Ils furent apatrides jusqu’à il y a peu et furent exclus du système scolaire, de papiers d’identité et donc de titres de propriété. Les travaux de grands ethnologues comme Georges Condominas et Jacques Ivanoff dans les Années 80 amenèrent un nouvel éclairage sur la Culture des Gitans de la mer. Le roi Rama IX redoubla d’efforts pour les insérer au sein de la société thaïlandaise sans pour autant gommer leurs différences culturelles, un roi humaniste.
Les Moken ne faisaient partie de l’élite aujourd’hui comme hier, mais qu’importe, ils furent les premiers sur cette île et leur science de la mer est sans commune mesure avec tous ceux qui arrivèrent ensuite. Mon idée est de leur enlever de l’esprit que richesse et business ne sont pas les seule valeurs à considérer et que ce peuple ancien mérite hommage et respect dans leur Histoire. On a beau eu leur voler leurs terres et leur pêche depuis à coups de petites monnaies et d’alcool frelaté pour les abrutir, vénalité oblige, il me semble opportun de les réhabiliter aux yeux de tous.
Leur poésie orale est haute en couleur sans élan grivois, je vous en donne un cours extrait :
" Monde d’eau chaude,
Femme-chaleur,
Fille-feu
"

Après cette page des Moken, il me semble opportun de passer direct au début du XVIème siècle. Il faut savoir que Phuket fut riche bien avant la civilisation des loisirs, cette ile regorgeait d’étain. Une première immigration venue de Chine, des Hokiens, vint exploiter ce minerai et creuser dans les mines à cette époque où l’étain était prisé dans les échanges commerciaux. Les premiers arrivants Hokiens s’emparèrent de ce business et appelèrent une nouvelle vague venue de Chine pour creuser à leur place. Ce nouvel essor économique sur Phuket favorisa la naissance des premières villes sur cette île, Talang et Katu d’abord, Phuket-Ville fut bâtie plus tard. La fièvre de l’étain était lancée.
Les échanges intercontinentaux entre Asie et Europe donnèrent vite à ce commerce ses lettres de noblesse dès ce XVIème siècle. Les Portugais au début, les premiers Occidentaux ici arrivés, et ensuite les autres puissances occidentales au fil des siècles, à savoir Hollande, Angleterre, France et même Suède qui au-delà du commerce des épices étaient intéressés par ce minerai d’étain.
Le révolution industrielle décupla l’exploitation des mines sur l’île, les progrès scientifiques amenèrent de nouvelles techniques pour extraire davantage de ce minerai si demandé dans les échanges commerciaux. L’apogée de ce business sur Phuket fut le XXème siècle, il fallut attendre 1994 pour tourner cette page et en finir avec l’extraction de l’étain, date à laquelle l’industrie du tourisme seule avait ici sa place.

Au XVIIème siècle, un Français, Frère Charbonneau, fut le gouverneur de Phuket, peu de temps certes, il fut nommé à ce poste par le roi de Siam qui le récompensait ainsi de quelques soins prodigués à son chevet, le missionnaire étant aussi médecin.
Dans ce Grand Siècle, Louis XIV dépêcha deux ambassades au roi Phra Naraï dans la capitale Ayutthaya, la première en 1685 et la seconde en 1687. Le roi de Siam, devenu francophile, donna aux Français bien des largesses dans ces temps, ils eurent même le privilège de détenir un fort à l’embouchure de la Chao Phraya, le grand fleuve du royaume, où ils maintenaient une garnison sous la supervision du Général Desfarges, Commandant de la flotte armée envoyée par le Roi-Soleil en 1687. À cette époque, les Français établirent de nombreux comptoirs au Siam dont Phuket.
Mais cette seconde ambassade chapotée par les Jésuites qui faisait office d’un genre de CIA avant l’heure prit vite une tournure funeste. Les Jésuites se mirent en tête de convertir le roi de Siam au christianisme et tout son peuple après lui. Une révolution fomentée par l’aristocratie du pays mit à mal ce fou projet et les Français furent pourchassés dans le royaume en entier. Ils ne purent soutenir longtemps le siège de leur fort et s’enfuirent sur Phuket dans la déroute. Ils restèrent peu sur l’île préférant rejoindre Pondichéry où ils avaient une base sûre.
Le roi Phra Naraï fut renversé, sa progéniture éliminée à coups de battes de bois de santal dans un sac de jute rouge afin que l’on ne voit le sang royal versé, et Petratcha, le chef de l’armée siamoise, s’empara de la couronne en s’intronisant le nouveau roi de Siam. Il ne fut pas un grand roi, bien le contraire, on le félicita juste pour avoir chassé ces maudits Français qui voulurent imposer le christianisme. Ses héritiers ne furent pas meilleurs. S’ensuivit une phase obscurantiste dans ce royaume durant des décennies où le Siam ne rayonna que peu, se repliant sur lui-même hors de toute lumière pendant plus d’un siècle.

Évidemment, la grande page historique de Phuket que tous les Thaïs connaissent ici concerne le XVIIIème siècle lorsque les envahisseurs birmans occupèrent cette île. Le monument des Héroïnes sur la plus grande artère en fait foi aujourd’hui. Deux femmes extraordinaires réussirent à réorganiser la résistance et de conquête en conquête vainquirent l’armée birmane qui ne put rien faire, la débâcle. Ainsi, Phuket fut libérée de l’occupation et retrouva sa gloire.
Mais loin de se satisfaire de la libération de l’île seule, les Thaïs poursuivirent les Birmans jusqu’à l’archipel de Mergui, deux cent cinquante kilomètres plus au nord, afin d’éloigner le danger au cas où l’armée birmane se recomposerait pour envahir à nouveau Phuket. Bien que Mergui soit dans ces temps-là une province reculée du Siam, on ne put déloger les Birmans de cet archipel où ils étaient fortement retranchés. Mergui fait toujours partie de la Birmanie.
C’est aussi au cours de ce XVIIIème siècle que les Birmans anéantirent et brûlèrent Ayutthaya, l’ancienne capitale du royaume que les Européens qualifiaient de Venise de l’Orient. La nouvelle fut Bangkok depuis et est encore la capitale de la Thaïlande de nos jours. Mais Bangkok s’enfonce aujourd’hui, soumise aux inondations qui font rage dans la mousson, pire que Venise, et les autorités pensent déjà à imaginer un autre lieu dans les années futures en guise de capitale. On ne sauvera Bangkok des eaux, cette cité sera noyée bientôt comme il en est déjà pour Jakarta en Indonésie.

Au début du XXème siècle, le gouverneur de Phuket, Khaw Sim Bi, un personnage qui rayonna bien au-delà de l’Histoire de cette île seule, dont sa famille détenait le monopole de l’étain sur la côte Andaman, importa les premiers hévéas du Brésil. C’est ainsi que la Thaïlande devint vite, force plantations, le premier producteur de latex au monde, un business énorme. De nos jours, elle culmine encore dans l’exploitation du caoutchouc, Indonésie et Vietnam la suivent sur le podium.
La pêche également donna à Phuket un véritable essor économique dans ce siècle, une véritable industrie. Ensuite, comme tout le monde sait, la civilisation des loisirs fit exploser le tourisme, Phuket étant aujourd’hui la troisième place balnéaire au monde après Cancun au Mexique et Hawaï aux States. Un détail en passant, c’est Jean Boulbet qui conseilla aux autorités de Phuket de convertir les anciennes mines d’étain, qui faisaient tâche dans le paysage après tant de produits chimiques déversés, en terrain de golf pour les adeptes du Green. C’est aussi Jean Boulbet qui fit classer Khao Phra Thaeo en Parc National, le plus grand et le plus beau bouquet de forêt primaire intouché sur cette île afin que ce massif forestier perdure à jamais.

Cette île fut donc si longtemps riche, ce qui n’est pas une raison suffisante pour déconsidérer les premiers Hommes, les Moken, qui bâtirent les premiers villages ici, ils ne pensaient qu’à pêcher tout en parfois ne s’interdire quelques aventures dignes de pirates pour ceux qui s’approchaient trop près de leurs côtes en réduisant en esclavage leurs prisonniers. L’Histoire commence avec eux sur cette île appelée à cette époque Jungceylon, « Jung » signifiant en malais cap ou promontoire, et « Ceylon » étant une variante du mot birman « Celong » pour désigner les Moken.

Il faut savoir également que Phuket, il y a juste quelques millénaires, peu avant que les Moken n’y résident, n’était pas encore une île, une goutte d’eau dans l’histoire de la géologie, elle ne s’est séparée du continent que récemment. Elle est depuis la plus grande île du royaume, Koh Chang près du Cambodge n’est que la seconde.
Phuket est aujourd’hui la vitrine du royaume, tourisme oblige, la plaque tournante pour découvrir les plus belles îles du sud-thaïlandais, un paradis qui culmine pour vacanciers, le monde entier s’y presse à raison. Et ceux qui prétendent que Phuket n’est pas la Thaïlande se trompent, les Thaïs de toutes les provinces viennent y bosser, on rencontre ici tout le royaume.
Les touristes qui voudraient résider sur des îles idylliques en toute quiétude n’ont que l’embarras du choix pour s’y rendre de Phuket qui nous offrent de multiples destinations. Phuket est la clé et la porte d’entrée de la Mer Andaman. Cette île est aussi le point de départ pour toutes expéditions continentales dans le Sud du pays où mille et un bouquets de forêt primaire, le sanctuaire des tigres et des panthères, ainsi que tant de formations karstiques à couper le souffle nous invitent à contempler une terre haute en couleur à nulle autre pareille.
JEUNE MOKEN RAWAI PHUKET 1976
Jeune Moken à Rawai beach, Phuket - 1976 © Jean Boulbet

AU NÉOLITHIQUE

Les preuves de présence humaine à Phuket remonte à plusieurs milliers d’années avant notre ère, à la période néolithique. Nous éviterons les interprétations nettement affirmées et laisserons aux spécialistes le soin de dater précisément dessins antiques (phap khien boran), objets (pierres taillées, ornements...) et sépultures découverts sur différents sites de la région, Krabi et Phang Nga adjacent à Phuket.

Dans son ouvrage " De palmes et d'épines " consacré à Phuket et ses provinces environnantes, l'ethnologue Jean Boulbet évoque ses prospections assidues et ses découvertes de décors pariétaux situés dans les provinces de Phang Nga et Krabi : 

" ...Les observations amènent à penser que le peuplement devait être très lâche, essentiellement littoral ou fixé sur les toutes premières îles jouxtant le rivage et les estuaires. Ce sont des populations terrorisées par le souvenir récent du grand envahissement - 10 000 avant notre ère, qui ont commencé à s'organiser sur une frange côtière enfin stabilisée. Mais tout indique que ce n'est qu'à la descente des eaux au niveau actuel, à partir de - 5 000, que les bandes fuyantes et inquiètes prirent peu à peu goût à des activités autres que celle de la simple survie...

CHAO LEH (GITANS DE LA MER)

...Peuples de la mer, ils n'ont pas cherché à s'enfoncer dans l'intérieur forestier redoutable et d'ailleurs sporadiquement occupé par des groupes d'Hommes de la forêt adaptés à ces épaisseurs végétales. Ils n'ont pour successeurs modernes que les Hommes de la mer, les Moken, dont la mer des Andamans, avec ses archipels et ses côtes, est encore le seul et dernier domaine... "

NEGRITOS

Les premiers résidents de la région et de l'île appartenaient à des tribus primitives semblables aux pygmées Semang qui existent encore aujourd'hui en Malaisie. De petits groupes de ce peuple de chasseurs collecteurs aussi appelés Negritos survécurent dans la jungle en chassant et en mangeant les fruits et les racines abondants trouvés dans la forêt tropicale qui couvrait alors toute l'île. Ils auraient vécu à l’intérieur de Phuket jusqu’au milieu du XIXème siècle.

LE PREMIER MILLÉNAIRE

On connait peu de choses sur l'histoire ancestrale des Negritos qui furent les premiers habitants de la péninsule malaise, on en apprend davantage à leur sujet, seulement à partir des premières expéditions maritimes menées par les Chinois et les Indiens. 
On n'en sait pas beaucoup plus sur les origines et diverses coutumes des peuplades Moken aux traditions orales. Elles auraient émigré du Sud de la Chine vers la Birmanie et la Malaisie il y a plus 4000 ans. 
Les ethnologues retrouvent leur trace en Thaïlande dans l’isthme de Kra et localisent leurs interactions culturelles et commerciales au IVème siècle avant notre ère, en marge des premiers échanges entre Malais, Indien et Chinois.
L’emplacement stratégique de l’île sur les principales routes commerciales de l’océan Indien a dans un premier temps, attiré des commerçants d’Inde, de Perse, d’Arabie et de Chine. Pour les marins, l'île devenait un lieu privilégié d'escale et de commerce, favorisant les échanges multiculturels.  
Au cours du premier siècle, les nouveaux visiteurs introduisent l'hindouisme et le bouddhisme dans la région.
SEMANG DETROIT DE MALACCA 1906
Negritos en péninsule malaise - 1906
SEMANG DETROIT DE MALACCA 1906
Peintures rupestres - Phang Nga - 16ème (?)

CONTACT EUROPÉEN

Phuket est mentionnée dans les annales de Malaisie dès le 12ème siècle où elle est appelée " Ujong Salang " (péninsule). Elle s'appela ensuite Thalang sous le règne du Roi Ramkhamhaeng. Les Européens ont commencé par la nommer " Junk Ceylon ". Nom retrouvé sur des vieilles cartes de navigation portugaises.

Fernão Mendes Pinto, un explorateur portugais, est arrivé au Siam en 1545. Ses archives sont parmi les premiers récits européens à mentionner " Junk Ceylon ". Selon Pinto, l'île était un port d'escale important pour les navires de commerce, où ils s'arrêtaient souvent pour se ravitailler.

Pinto précise qu'au milieu du XVIème siècle, les navigateurs sont nettement moins attirés par " Junk Ceylon ", l'omniprésence des pirates dans le détroit de Malacca et des conditions de navigation quelquefois difficiles rendent la zone moins attrayante et peu hospitalière.

Du 15ème au 16ème siècle, le littoral ouest de Phuket jusqu'à Takua Pa est exploité pour son étain. L'île devint dès lors, un centre important de commerces et d'échanges pour les Européens qui sont autorisés à pratiquer le commerce. Le roi du Siam, Phra Narai est très influencé par les puissances européennes, par la Perse, l'Inde, la Chine et les pays voisins. René Charbonneau, un docteur missionnaire français, est même nommé gouverneur de Phuket de 1681 à 1685. 

L'intérêt extrême du roi envers l'Occident et notamment la France, suscitait le mécontentement de la majorité des courtisans. Cette ouverture diplomatique et culturelle fut réduite à néant par ses successeurs, dès la mort du roi Narai. Le Royaume du Siam adopta ensuite, une politique isolationniste pendant plus d'un siècle et demi.

L'ÉCHEC DE L'INVASION BIRMANE

Après la destruction de la ville d'Ayutthaya par les Birmans en 1767, le roi Taksin de l'époque, repoussait l'envahisseur et réunifiait le pays. Les Birmans, mécontents de ce revirement de situation, équipaient une flotte de navires afin d'attaquer les provinces du sud. Le plan étant de capturer les habitants de Phuket et de les mettre en esclavage en Birmanie. La page la plus mémorable de l'histoire de Phuket fut écrite à ce moment là.

Un capitaine de bateau, Francis Light, passant au large de Phuket, fit envoyer un message disant que les birmans étaient en route pour attaquer l'île. La résistance fut organisée par deux héroïnes : Kunying Jan, la femme du gouverneur, et sa " sœur " Mook. Déguisant des milliers d'autres femmes en hommes, elles marchèrent de long en large sur les différentes plages de Phuket, maniant des armes de fortune. Le résultat fut que, une fois sur place, les Birmans hésitèrent à attaquer en voyant le déploiement de force de « l'armée » de Phuket. Après un mois de siège, ils furent forcés de repartir, le 13 mars 1785. La victoire fut attribuée à l'intelligence des deux soeurs, et en reconnaissance de leur bravoure, le roi Rama I leur attribua des titres réservés uniquement aux membres de la royauté. 

JONQUE CHINOISE A PHUKET 1900
Jonque locale à Phuket - 1900
HEROIN MONUMENT ANNEES 70
Two Heroines Monument - 1972

L'ÈRE MODERNE

" Bukit " devient Bhuket sous Rama V en 1868, puis Phuket. 
Durant le 19ème siècle, les immigrants chinois sont arrivés en tel nombre pour travailler dans les mines d'étain que le caractère ethnique de la partie intérieure de l'île est à dominance chinoise. 
Phuket devient le centre administratif de la production d'étain des provinces méridionales. 
Fin 19ème, la population de l'île comptait environ 80 000 âmes dont 50 000 Chinois et 30 000 Siamois et Malais.

Entre 1900 et 1913, le haut fonctionnaire et puissant homme d'affaires Khaw Sim Bee, s'emploie à moderniser l'île. Le commerce de l'opium se développe, des professionnels de l'immobilier effectuent les toutes premières transactions. L'étain est fondu sur place puis exporté. Les premiers hôpitaux sont construits, les premières écoles, les premières administrations font leur apparition.

En 1907, Edward Thomas Miles de la Tungka Harbour Company, modernise l'industrie minière en introduisant les premières dragues mécaniques pour extraire l'étain des terres et de la mer. Plusieurs entreprises commencent à les utiliser à la fois à Phuket et Phang Nga. 
À la même époque, une seconde activité industrielle s'engage sur l'île : la culture et l'exploitation de l'hévéa à grande échelle. C'est à Phraya Rassada (Khaw Sim Bee), le gouverneur chinois de Phuket (de 1890 à 1909) qu'est attribué l'introduction de l'hévéa en Thaïlande en 1901. Cette activité est devenue un tel succès que la Thaïlande est aujourd'hui encore, le plus grand exportateur de caoutchouc.
CHERNG TALAY VILLE MINIERE DEBUT VINGTIEME
Cherng Talay, ville minière - Début 20ème
Khaw Sim Bee Phuket
Khaw Sim Bee

 KHAW SIM BEE NA RANONG - PHRAYA RASSADA

Phraya Rassada Nupradit (Khaw Sim Bee, fils de riches migrants sino-malais, gouverneur de Trang) domine et monopolise les marchés les plus lucratifs de l'époque : opium, exploitation des mines, immobilier, assurance... 
Il propose une large concession à une entreprise minière australo-européenne, la Tongkah Harbour Dredging, en retour d'importants fonds pour développer les infrastructures publiques. 
La vie à Phuket devient plus sûre et plus confortable, de nombreux commerçants et négociants de Penang décident de s'y installer.
Le Gouverneur Khaw Sim Bee peut être considéré comme étant " le père du latex thaïlandais "... L'homme d'affaire adroit est aussi un politicien pragmatique, il décide face à l'instabilité du marché de l'étain, de développer l'industrie du caoutchouc pour sauver l'économie de l'île de Phuket. Pourtant les citoyens et les officiels de l'époque se sont opposés avec force au choix du gouverneur et ce dernier dû mettre en oeuvre tout le pouvoir politique de la famille Na-Ranong pour parvenir à semer la graine du renouveau économique de l'île. Très vite, Phuket a exporté le caoutchouc vers Georges Town, et les navires revenaient chargés de matériaux et produits de Penang qui ont fortement influencé le style de Phuket town.
Phraya Rassada travaille avec acharnement pour moderniser l'île, Phuket town plus particulièrement. La ville n'étant qu'un amas de bâtiments délabrés.
CHINOIS HOKKIEN A PHUKET 1902
La première automobile à Phuket - 1902
PHANG NGA RD ET PHUKET RD PHUKET TOWN 1908
Intersection Phang Nga et Phuket roads - 1908
Khaw Sim Bee a supervisé la construction des premières routes, des canaux, du Vachira hospital, des écoles, d'une " police station ", de banques, et même du premier cinéma. La modernisation est rapide et les habitants peuvent dorénavant profiter de l'eau courante, de la glace et de l'électricité. 
Tout au long de son exercice, il a su trouver un équilibre entre les attentes de la population, les objectifs fixés par la Couronne et les investisseurs étrangers désirant profiter des atouts géologiques de l'île. Selon lui : " ...À part Bangkok, aucune ville au Siam n'aura subit à cette époque, un tel développement... " 
Le talentueux gouverneur meurt assassiné à Penang en 1913. 

Le Roi du Siam a accordé le titre de noblesse " Na Ranong " à la famille, reconnaissant de l'effort de contribution du haut fonctionnaire, au développement économique et à la modernisation du sud du Pays, tout en résistant à la politique britannique et aux empiétements économiques.

Sur les côtes, la population est composée de pêcheurs musulmans. Sous le règne de Rama V, Phuket est devenue le centre administratif des mines d'étain et en 1933, avec le changement politique du pays, qui est passé d'une monarchie absolue à un système de parlement, l'île est devenue une province à elle seule.


HABITATS DES PREMIERS CHINOIS A PHUKET
Habitats des mineurs chinois à Phuket

GÉOGRAPHIE DE PHUKET :

geographie de phuket

Phuket désigne à la fois une province, une île et une ville de Thaïlande.

Province : Phuket, code postal : 83000, superficie : 543 km², population : 700 000 hab. (2020)

  • Topograhie :

La plus belle perle de l'Océan Indien. L'île s'étend sur près de 60 km du nord au sud, et 20 km d'Est en ouest, soit 543 km2 de superficie. C'est la plus grande île de Thaïlande. Son extrémité nord est reliée au continent par le pont Sarasin. Koh Phuket est située au bord de la Mer d'Andaman (dans l'Océan Indien) sur la côte ouest de l'isthme thaïlandais. Sa forme peut vaguement faire penser à la Corse. Son point culminant est le "Khao Mai Thao Sip Song" et s'élève à 529 mètres au dessus du niveau de la mer. Cependant, il existerait un point plus élevé à 542 mètres d'altitude, dans les collines de Kamala derrière la cascade de Kathu. 

  • Végétation :

Le littoral de Phuket est bordé de nombreuses plages de sable blanc, de baies d'eau limpide, de cocotiers et d'hévéas (arbre d'origine amazonienne cultivé pour sa sève : le latex, dont la transformation permet de créer le caoutchouc). L'intérieur de l'île est couvert de collines à la végétation luxuriante. C'est d'ailleurs à cette particularité qu'elle doit son nom : Phuket vient du malais « bukit » qui signifie colline.

  • Un climat propice au tourisme :

L'année à Phuket est partagée en 2 : La saison des pluies de mai à octobre, et la saison chaude de novembre à mai, plus favorable au tourisme. Néanmoins, le soleil brille régulièrement au cours de la saison des pluies, les averses ne durant généralement pas plus de 2 ou 3 heures. Les températures moyennes sont comprises entre 22 et 34°C. La meilleure période pour aller à Phuket s'étend de novembre à mai. Depuis quelques années, les réserves d'eau de Phuket subissent les conséquences d'une évidente diminution des précipitations. 

  • L'économie de Koh Phuket :

Les principales richesses de Phuket sont le tourisme (plus de 9 millions de visiteurs en 2017), les plantations d'hévéas (l'arbre à caoutchouc), de noix de coco et de cajou, l'étain (jusqu'aux années 70) et enfin la pêche.
Selon les données publiées par le Bureau National du Développement Economique et Social, Phuket est devenue la région la plus riche de Thaïlande, devant Bangkok. Les touristes ont généré quelques 385 milliards de bahts, soit près de 14% des 2,7 milliards de milliards de bahts rapportés par le tourisme dans l'ensemble du pays.

La monnaie nationale est le baht (THB) et le change en juillet 2024 est d'environ 38,88 THB pour 1 €.

  • Transports à Phuket :

Depuis Bangkok et toutes les grandes villes du pays, on peut se rendre à Phuket en avion ou en bus. Depuis Phuket, les ferrys, les long tails ou les speed boats desservent toutes les îles de la région. Les bus et minibus vont à Krabi, Khao Lak, Khao Sok... Les taxis, moto-taxis et bus locaux permettent de se déplacer sur l'île de Phuket. Des sociétés de location de scooters et voitures sont présentes dans tous les grands villages de l'île.

  • Comment aller de Bangkok à Phuket ?

Les vols low cost proposés aux départs des aéroports de Don Muang et Suvarnabhumi à Bangkok, pour rejoindre Phuket sont quasiment aux mêmes prix que les trajets en bus... Alors, pourquoi diable s'enfermer dans un bus pendant une dizaine d'heures alors que le vol ne dure qu'1 heure 20 ?

LES DISTRICTS ET SOUS-DISTRICTS DE LA PROVINCE DE PHUKET

LES DISTRICTS DE L'ÎLE DE PHUKET
Phuket désigne à la fois une province, une île et une ville. La province comprend bien sûr Koh Phuket mais aussi quelques îles environnantes : Koh Aeo, Koh Bon, Koh Hae, Koh Lone, Koh Maphrao, Koh Naka Yai, Koh Racha Noi, Koh Racha Yai et Koh Sirey. La province de Phuket est divisée en 3 districts (amphoe), eux-mêmes divisés en 17 sous-districts (tambon) et 103 villages (muban). Muang Phuket, Kathu et Thalang sont les 3 districts de l'île de Phuket :
1.Muang Phuket
2.Kathu
3.Thalang 

1.MUANG PHUKET DISTRICT

SOUS DISTRICTS :

  • TALAT YAI (ตลาดใหญ่) 52 192 habitants
  • TALAT NUEA (ตลาดเหนือ) 23 381 hab.
  • KO KAEO (เกาะแก้ว) 10 136 hab.
  • RATSADA (รัษฎา) 33 534 hab.
  • WICHIT (วิชิต) 38 701 hab.
  • CHALONG (ฉลอง) 18 072 hab.
  • RAWAI (ราไวย์) 13 623 hab.
  • KARON (กะรน) 7 094 hab.

2.KATHU DISTRICT :

SOUS DISTRICTS :

  • KATHU (กะทู้) 20 239 hab.
  • PATONG (กะทู้) 17 843 hab.
  • KAMALA (กมลา) 5 459 hab

2.THALANG DISTRICT :

SOUS DISTRICTS :

  • THEP KRASATTRI (เทพกระษัตรี) 18 320 hab.
  • SI SUNTHON (ศรีสุนทร) 14 197 hab.
  • CHOENG THALE (เชิงทะเล) 14 113 hab.
  • PA KHLOK (ป่าคลอก) 12 224 hab.
  • MAI KHAO (ไม้ขาว) 11 874 hab.
  • SAKHU (สาคู) 4 496 hab.

(NOMBRE D'HABITANTS EN 2017)

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