TOURISME SEXUEL EN THAÏLANDE
L'INTERDICTION DE LA PROSTITUTION EST UNE CHIMÈRE...
Les derniers gouvernements se délectent dans le politiquement correct et évoquent à grands coups d'effets médiatiques leur souhait d'éradiquer la prostitution pour privilégier un tourisme familial. "L'amour exotique tarifé" n'est plus en vogue au 21ème siècle. Il fut pourtant un argument publicitaire majeur des campagnes touristiques dans les années 80 et 90... Aujourd'hui, on estime qu'il entacherait l'image de la Thaïlande.
Si la prostitution venait à être interdite ou limitée, on imagine mal ce que pourraient devenir les centaines de milliers de "travailleurs sexuels", qui pour la plupart, sont satisfaits de leur sort et qui de surcroît participent activement à l'économie du pays...
Difficile de croire à de telles inepties, plus proches de la démagogie que d'un réel projet d'avenir. Il paraît impossible de changer des habitudes culturelles fortement ancrées, aussi bien chez les voyageurs en manque de sexe que dans la population masculine thaïlandaise constamment en rut...
" L'interdiction de la prostitution est une chimère qui la ferait basculer dans la clandestinité. Toutes les prostituées ne sont pas des femmes contraintes. La mise à disposition de son propre corps à des fins sexuelles, dès lors qu’elle est librement choisie, relève de la liberté individuelle. On peut désapprouver moralement, on n’a pas à décréter illégal ce que l’on trouve immoral. L’État, affirme la philosophe, n’a pas à légiférer dans l’activité sexuelle des citoyens. "
Elisabeth Badinter
L'ESSENTIEL SUR LA PROSTITUTION EN THAÏLANDE
LA RÉALITE DES BARS EN THAÏLANDE
Dans les "beer bars" : la majorité des filles travaillent à leur compte. Elles restent chaque soir jusqu'à la fermeture et pousser à la consommation la clientèle. Quelquefois, les filles sont des employées du bar où elles travaillent, elles peuvent alors être logées à titre gracieux. Si les boissons que vous consommez sont généralement bon marché, le verre que vous offrirez, appelé "Lady's drink", sera légèrement surfacturé. La fille vous proposera un jeu, car généralement la discussion est très limitée... Les filles de bar en Thaïlande fixent elles-mêmes leurs tarifs, cette somme leur reviendra à 100%. La fille de bar est absolument libre d'accepter ou non de partir avec son éventuel client, elle fixera ses tarifs en fonction de ses besoins financiers. Ainsi les prix peuvent varier largement suivant les personnes et la conjoncture du moment. Certaines disent up to you ! (donne ce que tu veux). Ce qui ne signifie nullement que c'est gratuit. À noter : le "barfine" à régler pour enlever une fille avant la fermeture, est une compensation que l'on paye au propriétaire du bar, pour "le manque à gagner" occasionné par la disparition momentanée de son employée.
D'un bar à l'autre, l'encaissement du barfine, peut varier. Dans certains bars, la totalité va dans la poche du patron, dans d'autres, une partie est reversée à la fille mais ordinairement, ces sommes sont rassemblées en cagnotte, et redistribuées à parts égales entre les filles qui n'auront pas eu la chance de trouver "un boyfriend".
QUI SONT LES TOURISTES SEXUELS EN THAÏLANDE ?
La majorité des clients sont des hommes, mais un faible pourcentage de femmes sont de plus en plus attirées par le charme masculin thaïlandais.
Le stéréotype du touriste sexuel veut qu'il soit vieux, bancal, en surcharge pondérale, avec un filet de bave aux commissures et en quête de jeunes filles innocentes... Il n'en est rien ! Certes, quelques veufs esseulés recherchent la douce Thaïlandaise qui pourra leur tenir compagnie pour quelques dernières aventures mais, beaucoup d'hommes sont jeunes et profitent de la compagnie féminine thaïlandaise facilement disponible.
Le Saoudien aura tendance à jeter des liasses de billets de 1 000 THB en discothèque pour épater la galerie, le routard marchandera longuement sur la prestation proposée, il tentera davantage de séduire par sa jeunesse et sa vitalité. La grande majorité des clients trouveront ce qu'ils recherchent dans les nombreux bars à filles des grandes villes et des stations balnéaires populaires, pour des sommes souvent modiques...
Sachez que les prix varient en fonction de multiples facteurs dont la capacité à négocier, l’âge, le physique, les signes extérieurs de richesse, etc… Autant d’éléments que les filles prennent en compte pour annoncer leur tarif.
" Tout ce qu'il faut à l'homme, c'est un minimum de cash, après quoi les gens te traitent comme un prince. "
Charles Bukowski - Contes de la folie ordinaire (1967)
LES DIFFÉRENTS TYPES DE PROSTITUTION EN THAÏLANDE
DANS UN BAR CLASSIQUE EN THAÏLANDE
Si vous n'attendez pas la fermeture du bar, il faudra quelquefois (dans les grandes villes) payer le "péage" du barfine, il s'agit d'une compensation versée au gestionnaire de l'établissement. Vous devrez fixer ensuite le prix avec l'intéressée, "short time" ou "long time". Le prix varie en fonction de l’attirance véritable que la fille a pour son client, de son âge, de sa capacité à la charmer et la surprendre...
DANS UN GOGO BAR EN THAÏLANDE
Les filles dansent sensuellement, généralement en maillot, autour d’une barre verticale. Ici encore plus qu'ailleurs, si vous craquez, vous passerez par la case barfine. Comme pour les bars à filles, les tarifs en gogo bars varient selon certains critères. Naturellement, une jeune fille à la plastique irréprochable aura tendance à cibler une clientèle aisée.
LES FREELANCES EN THAÏLANDE
Les freelances sont les filles qui ne sont pas affiliées à un seul bar. On les trouve dans la rue, dans divers bars ou en boîte de nuit. Avec les "indépendantes" vous passerez outre le barfine mais il faudra redoubler de vigilance si l'une d'entre elles vous accompagne dans votre chambre... N'ayant ni employeur, ni enseigne, elle aura moins de scrupules à chaparder votre mobile ou quelques billets... En Thaïlande, ce genre de comportement reste rare mais mieux vaut rester sur ses gardes, si vous êtes dans un état second...
DANS LES MASSAGES NON-TRADITIONNELS
Les masseuses qui proposent l'option "happy ending", n’offrent que des prestations d'une heure ou deux. Le massage coûte généralement 300 THB mais si le client a d'autres idées en tête, il devra mettre la main à la poche. Les prix varient beaucoup selon la tête du client et selon la conjoncture du moment. La "solution massage" rencontre un franc succès chez les expatriés et les connaisseurs qui apprécient la discrétion, la facilité et les tarifs généralement avantageux.
POUR TOUS VOS TRANSPORTS EN THAÏLANDE
6 SIÈCLES DE PROSTITUTION EN THAÏLANDE
Néanmoins, la prostitution répond d’abord et avant tout aux désirs des hommes thaïlandais. La tolérance et même la connivence qu’ils manifestent aujourd'hui envers les touristes ont engendré une dédramatisation du phénomène, y compris dans les plus hautes sphères de l’État.
Dans les années 90, les voyageurs internationaux uniquement motivés par les relations sexuelles tarifées représentaient approximativement 10 % de la masse touristique globale. On ne connait pas les estimations de ce début de 21ème siècle, mais au vu de l'augmentation du nombre de visiteurs, de 8 millions en 1990 à 38 millions en 2018, on peut imaginer que le nombre de touristes profitant "des plaisirs exotiques" de la Thaïlande ait évolué dans les mêmes proportions... Même si des campagnes médiatiques s'emploient activement à faire évoluer l'image sulfureuse du pays, la situation actuelle du phénomène de prostitution en Thaïlande ne montre aucun signe d'affaiblissement.
TRADITIONS ET RELIGION
C’est dans le bouddhisme theravâda qu’on retrouve les origines d’une certaine légitimation de la prostitution en minimisant la responsabilité de ceux qui s’écartent de l'idéal moral. Dans cette ligne de pensée, on considère qu’il n’est pas entièrement déshonorable pour une femme de s’adonner à la prostitution si l’usage de l’argent gagné sert à nourrir sa famille. En fait, la femme qui pratique la prostitution en ce sens gagnerait du mérite.
Une approche de la sexualité et de la prostitution très différente de celle des pays occidentaux, qu'il est indispensable de prendre en compte s'il on veut mieux comprendre le phénomène. La demande de la population locale est bien supérieure à la demande extérieure. Les Thaïlandais dépensent beaucoup pour satisfaire leur désir sexuel, la plupart vont régulièrement aux salons de massage et ne se rendent pas au karaoké uniquement pour chanter... Les "divertissements" dans les salons de massage n'ont rien de honteux. Perdre sa virginité avec une prostituée constitue un rite initiatique pour un jeune et fréquenter les bordels, une forme de socialisation.
Les Thaïlandais ont indiscutablement leur part de responsabilité dans cette propagation de la prostitution sur leur sol.
MIGRATIONS ET TOURISME
L'histoire de la prostitution en Thaïlande remonte au moins à six siècles, avec des références explicites données par le voyageur chinois Ma Huan.
Déjà en 1604, des marchands hollandais notaient : "lorsque les étrangers se rendent en Thaïlande pour y faire du commerce… on leur propose des femmes." Sans le savoir, ils endossaient les habits du riche farang logiquement polygame. S'ils refusaient, on jugeait leur attitude comme un signe d’impuissance ou d’avarice.
Les premières maisons closes (appelées maisons à thé) furent ouvertes par les Chinois, au 19ème siècle. Jusqu'à 1947, plusieurs millions de coolies (travailleurs agricoles) chinois immigrèrent dans le pays. La forte demande suscitée par cette main-d’œuvre, fut à l’origine du premier véritable marché de la prostitution. Aujourd'hui, les Chinois contrôlent encore en grande partie la prostitution thaï.
À la fin de la seconde guerre mondiale, Bangkok comptait une centaine de cabarets, boîtes à strip-tease et bordels, à Yaorawat et Sukkhumvit.
En 1960, sous la pression des Nations Unies, le Maréchal Sarit Thanarat, chef du gouvernement militaire, a fait voter une première loi interdisant la prostitution.
Durant la guerre du Vietnam (1964-1975), 700 000 soldats étaient pourtant envoyés en permission chaque année à Bangkok et Pattaya. Toutes les activités liées au marché du sexe prenaient alors des proportions jusqu'alors inégalées et cette industrie redonnait un second souffle économique à une Thaïlande en carence de développement.
Il faut attendre la loi de 1996 pour que le racolage et l’acte sexuel tarifé soient interdits. Cette loi opère un changement notable dans l’application des peines. Auparavant, seul(e)s les prostitué(e)s étaient reconnu(e)s coupables. Aujourd’hui, les clients, les propriétaires d’établissements et même les parents peuvent être inquiétés. Enfin, et c’est une bonne nouvelle, de nombreux pays ont adopté une législation extraterritoriale qui leur permet de poursuivre leurs ressortissants pour des faits commis en Thaïlande.
Sources : Bernard Formoso du département d’ethnologie, de préhistoire et d’ethnomusicologie de l'Université Paris X - Nanterre et Sylvie Fumey (de thaietvous.com).
HOMOSEXUALITÉ ET LADYBOYS
Beaucoup d'hommes et de jeunes hommes gays ou hétéros se prostituent en Thaïlande. Comme pour les jeunes femmes, ils viennent le plus souvent des zones rurales les plus pauvres du pays. Ce marché, qui jusqu'à présent, était exclusivement réservé à une clientèle gay, devient de plus en plus populaire auprès des femmes étrangères. Un autre phénomène particulier au pays est lié à la transsexualité. Il est en effet surprenant de voir le nombre de "ladyboys en Thaïlande" augmenter considérablement. Difficilement acceptés par la société contrairement à ce que beaucoup prétendent, leur destin n'est pas très réjouissant. Mis à part quelques exceptions qui se frayent un chemin respectable dans la société thaïlandaise, une grande majorité d'entre eux se voient finir sur le trottoir pour se payer leurs hormones, leurs prothèses et de multiples actes chirurgicaux. Le marché de l'emploi ne les accueillent que très modérément.
Vous voilà donc averti : si un top model d'un mètre quatre-vingt, à la voix de Dark Vador vous accoste, restez sur vos gardes ou au contraire réjouissez-vous...
DANGERS
La prostitution est un milieu difficile, où argent, drogue, et violence sont mêlés. De nombreuses personnes, thaïlandaises ou étrangères sont victimes chaque année de la criminalité liée à la prostitution. L'acte sexuel peut également être un vecteur de maladies souvent graves. Le sida fut longtemps, très répandu parmi les prostituées. Aujourd'hui encore, près de 3% de la population thaïlandaise souffre du VIH, soit environ 2 millions de personnes. Mal informées, les prostituées ayant contracté le virus, reviennent dans leurs villages et contaminent leurs proches sans même le savoir.
Gonococcies, blennorragies, hépatites, herpès, champignons divers, la Thaïlande est un véritable bouillon de culture, entretenu par le flux incessant de touristes qui débarquent de toute la planète, pour se satisfaire sexuellement. Alors, même si vous avez abusé de gnôle, ne faîtes pas n'importe quoi ! Prenez vos précautions car certaines pathologies sont incurables...
PETITS RAPPELS POUR LES NÉOPHYTES...
MIÈVRERIES EN VRAC
LE ROI DES GOGOS :
"LA CAISSIÈRE AUX 10 AMANTS"
Ceux qui travaillent ou ont travaillé en Thaïlande le savent, lorsqu'on a la chance d'avoir du personnel, on fait au mieux pour le conserver. Nous nous y employâmes avec Nit, qui fût notre caissière pendant 2 années même si l'honnêteté n'était pas sa qualité première. Ce petit bout de femme d'un mètre cinquante avait beau être assez jolie et plutôt distinguée, elle n'en était pas moins chiante comme la mort.
Logiquement, elle faisait la joie de clients emmerdants ou pas marrants. Étonnamment, son corps de mouche n'attirait que géants ou gros lards.
La particularité de cette fille outre sa dextérité à taper habilement dans la caisse était de se coltiner une dizaine d'amants réguliers à l'année. La ville entière savait qu'elle ne dormait jamais seule mais la maline parvenait à faire croire à chacun d'entre eux qu'il était l'unique élu. Un talent inouï de comédienne et une organisatrice hors-pair, il s'agissait de ne pas s'emmêler les pinceaux avec les amants, ne pas confondre "le gros deuxième ligne" Paul avec Tony "le faux pilote de ligne" ou Henri "le vieux poivrot français"... Notre artiste jonglait ainsi avec ses amoureux transis sans commettre d'impairs. Certains de nos proches affirmaient qu'elle possédait un cahier dans lequel elle fichait ses principaux sponsors et comptabilisait leurs précieux dons. Du fric, elle en a tellement fait qu'elle avait suffisamment de quoi construire sa villa et finir ses jours en Issan.
ADULTÈRE TROPICALE
La haute saison n'amenait pas uniquement son lot de dégénérés ou de crétins. Des couples et des familles françaises très respectables passaient régulièrement à l'apéro ou plus tard en soirée pour se renseigner ou rencontrer d'autres francophones, pas si nombreux à l'époque. En 2001, notre bar était le seul bar français sur la petite dizaine d'établissements ouverts à Rawai...
Je me souviens plus particulièrement d'une charmante famille avec laquelle nous avions sympathisé. Les parents étaient eux-mêmes gérants d'un bar à cocktails sous d'autres latitudes plus fraîches (en Basse-Normandie)...
Depuis une semaine, ils venaient tous les jours boire quelques coups en fin d'après-midi jusqu'en début de soirée. On s'entendait à merveille, Ils étaient ravis de leur séjour sous les tropiques et les mômes exultaient. Des gens si attachants que je me promettais de les revoir lors de mon prochain passage en France.
En général, après le resto du soir, ils allaient coucher les gosses à l'hôtel et repassaient s'allumer un peu. Ils n'étaient pas difficile à convaincre... Les jours qui suivirent, j'étais un peu désolé de ne plus voir la compagne du gars, une "vraie femme française", élancée, mature, cultivée et jolie... "Elle tenait compagnie aux enfants" nous expliquait son compagnon. Nous comprenions aisément la situation étant donné le jeune âge des morpions. Rien d'intrigant.
C'est bien plus tard, après leur retour en France, que nous découvrîmes avec stupéfaction le pot aux roses : dès la fermeture du bar, notre honorable père de famille retrouvait une de nos superbes employées pour lui mettre la clef USB dans le disque dur, dans notre salle de billard ouverte aux quatre vents. L'intéressée nous précisait que ce cirque avait eu lieu 4 ou 5 fois avant leur départ.
L'histoire s'est conclue par un divorce et la vente de leur bar à cocktail...
Un beau pastis.
LES SEXWORKERS THAÏLANDAIS FACE AU CORONAVIRUS
Dans cette crise sanitaire inédite, les sexworkers sont les grands oubliés du gouvernement, aucune aide ne leur étant proposée. Nous avons contacté Nit, katoey prostitué de Patong. Il s'explique et se confie :
" Moi ça va, j'ai 3 boyfriends en Europe qui sont très généreux mais j'ai des amies qui n'ont pas la même chance que moi. Je peux donc me permettre de payer mon loyer et d'accueillir des collègues dans le besoin. Actuellement, nous sommes 5 dans mon logement et je paye la nourriture pour tout le monde.
Celles et ceux qui sont retournés dans leur province ont souvent des enfants et des parents qu'ils prennent habituellement en charge, comment vont-ils faire les prochaines mois ?
Certains d'entre nous continuent à travailler malgré le couvre-feu. Les touristes ayant disparu, la clientèle est devenue majoritairement thaïlandaise mais les tarifs pratiqués ne sont plus les mêmes, on passe de plusieurs milliers de THB la passe, à quelques centaines de THB...
Pour moi le pire est à venir, les touristes vont mettre du temps avant de remettre les pieds en Thaïlande, je pense que le coronavirus va nous faire mal, au moins jusqu'à l'hiver prochain.
D'ici là, si le gouvernement ne nous accorde pas d'aides, beaucoup d'entre nous vont se retrouver dans une misère terrible. Il faut aussi qu'il ordonne à nos propriétaires d'importants délais de paiements pour nos loyers, sinon on va se retrouver à dormir sur la plage très rapidement... "