LES CHINOIS À PHUKET 救命啊

Si quelque chose a véritablement changé concernant Phuket, durant les 2 dernières décennies, il s'agit bien de la provenance de ses visiteurs. En 2023/24/25, les touristes majoritaires d'antan : Japonais, Américains, Anglais et Australiens ont été balayés par la vague chinoise, malaisienne, coréenne, russe et indienne.

Dès 2022, les citoyens coréens, indiens et russes se sont invités à leur tour dans la danse, tandis que la Chine en proie à des problèmes économiques et bloquée jusqu'en avril 2023 par les restrictions liées à la pandémie, est loin d'atteindre les chiffres records de 2019. Qu'en est-il en 2025 ? Les ressortissants de la république populaire de Chine, sont-ils toujours autant attirés par la Thaïlande ?
LES CHINOIS EN THAILANDE
Publié par Rawai.fr - Mis à jour le 06/08/2025

LE TOURISME CHINOIS EN THAÏLANDE

LES CHINOIS EN VACANCES

Environ 11 millions de Chinois ont visité la Thaïlande en 2019 (contre 1,7 million en 2011), soit 1% de la population globale. Si vous habitez ou êtes venus récemment à Phuket ou Chiang Mai, ce phénomène de raz de marée, ne vous a pas échappé. 

On les aperçoit en ville ou à la plage, systématiquement en groupe, souvent empaquetés dans un gilet de sauvetage ou abrités par un parapluie, toujours cramponnés à leurs smartphones, à faire des selfies sans relâche... 

LES THAÏLANDAIS PRÉFÈRENT LES (YUAN) CHINOIS... 贪婪

Les expatriés et les habitués de la Thaïlande ne voient pas cette invasion d'un bon oeil... Selon eux, la recrudescence d'autocars chinois sur les routes est la cause des embouteillages, et les critiques attribuées aux Chinois ne sont pas très flatteuses, ni très pertinentes... Ces nouveaux arrivants dérangent. Il va pourtant bien falloir s'habituer à leur présence puisque cette recrudescence s'annonce durable (c'était sans compter sur les événements de 2020...).

Il faut reconnaître que de voir arriver sur une paisible plage, 10 speed boats bondés de Chinois en gilet de sauvetage, ça peut perturber... Les Français râlent au comptoir : " ...Sont quand même curieux ces Chinois, à émettre des gaz, éructer et brailler à tout bout de champ... On a eu les Russes, on se coltine les banlieues, et maintenant les Chinois, c'est pas possible, on est plus chez nous, bon dieu... " De ces observations inopportunes se dégagent une pointe d'intolérance et une certitude : pour ne pas être chez nous, c'est sûr, on ne l'est pas ! Et de surcroît, nous ne bénéficions d'aucun privilège ou faveur particulière en raison de notre nationalité. 

Il paraîtrait même que les hôteliers thaïlandais préfèrent les Chinois aux autres touristes. Autant d'égards envers cette nouvelle clientèle, s'expliqueraient par le fait que les Chinois dépensent plus que les Occidentaux et ne rechignent pas lors des paiements.

Face à l'inexpérience (d'une majorité) des Chinois à voyager, des sociétés de "travel coaching" proposent à leurs clients des stages d'instruction, afin de les préparer aux modalités administratives, aux pratiques dans les transports et au respect des us et coutumes thaïlandais. La formation vise également à les prévenir sur les risques et dangers potentiels rencontrés lors d'un voyage...

L'INVESTISSEMENT CHINOIS SUR L'IMMOBILIER THAÏLANDAIS

La Thaïlande est devenue le 3ème pays dans lequel le peuple chinois a le plus investi. La classe moyenne chinoise recherche des propriétés secondaires à bons prix, et la Thaïlande propose ce type d'investissement. Les requêtes chinoises ne cessent de croître, surtout pour Bangkok, Pattaya et Phuket.

Les Chinois représentait en 2018, 60% des investisseurs étrangers, les promoteurs thaïlandais l'ont bien compris et ouvrent désormais leurs propres agences en Chine. (En 2023/24, sur l'île de Phuket, il semblerait que les Russes aient radicalement pris le relais).

L'INTERMINABLE CONFINEMENT

La volonté des autorités de vouloir appliquer de 2020 jusqu'en décembre 2022, une politique "zéro Covid" face à l'épidémie, a mis un sérieux coup d'arrêt au tourisme chinois en Thaïlande. Le manque à gagner pour l'économie thaïlandaise fut considérable puisqu'on comptait plus de 11 millions de visiteurs chinois en 2019. En Thaïlande, toutes les activités du secteur touristique ont subi de plein fouet, le confinement sans fin de la Chine. Les restrictions draconiennes auxquelles étaient soumis une majorité de Chinois ne leur permettaient plus de voyager dans leur propre pays, ni ailleurs dans le monde.
Les touristes indiens furent très présents durant l'année 2022 sans pour autant remplacer la clientèle chinoise. Ils ont tout de même permis à l'industrie touristique thaïlandaise de ne pas sombrer dans la débâcle. Depuis octobre 2023, les Chinois voyagent à nouveau mais ils sont freinés par une importante crise économique occasionnée par les 3 années de politique zéro Covid. La Thaïlande devra patienter quelques années avant leur retour.

NOMBRE DE TOURISTES CHINOIS EN THAÏLANDE PAR AN, EN MILLIONS

20246,73
20233,5
20220,28
2020/21COVID
201911,1
201810,6
201710
20168,7
20157,9
20144,6
20134,6
20122,7
20111,7

 POURQUOI LES VOYAGEURS CHINOIS DELAISSENT LA THAÏLANDE ? 

chinois a phuket thailande

Nul besoin d'être statisticien au TAT (Tourism Authority of Thailand) pour s'apercevoir et admettre que depuis 2022, la diminution du nombre de touristes en provenance de Chine, est considérable. Les voyageurs chinois, même s'ils n'ont pas totalement déserté la Thaïlande, paraissent moins captivés par le pays du sourire.

Ce manque à gagner préoccupe le gouvernement thaïlandais qui s'applique à reconquérir cette clientèle, considérée comme la plus dépensière au monde. 

Pour un séjour de 8 jours, un voyageur chinois dépenserait en moyenne, 1500 €uros.

Plusieurs facteurs sont évoqués par les spécialistes du tourisme en Asie, pour expliquer ce changement de cap.

L'IMPACT DE LA CULTURE NUMÉRIQUE

L'avalanche d'informations et d'avis publiés sur les médias modernes, influencerait radicalement les aspirations touristiques des Chinois. Plus qu'ailleurs, les réseaux sociaux, les forums et plateformes de voyage jouent désormais un rôle essentiel sur le choix de la destination et sur la planification d'un voyage. Un simple post qui fait le buzz, peut générer un véritable engouement pour un lieu, ou au contraire le desservir. 

Les Chinois ont la réputation d'être frileux (ce ne sont pas les seuls) ; si certaines informations toxiques concernant un pays, circulent largement sur la toile (conflits armés, terrorisme, violences diverses, instabilité politique, catastrophes sanitaires ou naturelles...), ils se détourneront de la destination concernée et en choisiront une autre. Ce comportement est tout à fait légitime, mais bien souvent, on a pu remarquer qu'un simple fait divers pouvait autant les affecter qu'une menace concrète. 

LE DÉCLIN DU TOURISME DE GROUPE

Aujourd'hui, les voyages organisés en groupe n'ont plus le vent en poupe, plus de la moitié des Chinois organisent eux-même leur périple. Un phénomène également lié directement à la culture web. On s'émancipe, on s'imprègne des expériences de ses congénères ; le conformisme chinois s'effrite ; quelquefois au profit d'aberrations générées par la toile. Peu importe, la société chinoise évolue et sort de son sempiternel coma ; on privilégie dorénavant l'expérience individuelle. C'est plutôt de bonne augure même si cette nouvelle tendance est galvanisée par des influenceurs en vogue qui manquent cruellement de saveur et d'audace.

LE DÉVELOPPEMENT DE LA CONCURRENCE

Jusqu'aux années 2000, la Thaïlande conservait son statut de meilleure destination touristique en Asie du Sud-Est. Aujourd'hui, cette suprématie est remise en question, la concurrence fait rage et les voyageurs sont en quête de nouveauté. Le Japon et le Vietnam sont, au premier semestre 2025, les destinations de prédilection des Chinois. La Corée et la Malaisie tirent également leur épingle du jeu. La Thaïlande quand à elle a enregistré une baisse de fréquentation des ressortissants chinois, de plus de 30%. 

  • Cette spectaculaire chute pourrait aussi s'expliquer par le fait qu'une majorité d'entre eux ne s'estiment plus en sécurité ; une récente enquête (avril 2025) menée par Dragon Trail International (importante société chinoise de marketing touristique) a révélé que plus de la moitié des personnes interrogées considéraient la Thaïlande comme un pays assez dangereux...
  • L'instabilité économique de la Thaïlande, son inflation et un taux de change défavorable auraient également favorisé ce changement de cap

UNE CRISE CHINOISE INÉDITE

La crise économique chinoise est peu évoquée par les médias spécialisés sur la Thaïlande, elle pourrait pourtant être un facteur aggravant du recul de fréquentation. 
Malgré une forte croissance, l'économie du géant asiatique fait face à une crise inédite du marché immobilier, à un taux de chômage particulièrement haut chez les jeunes et à une baisse de la consommation.
Face aux incertitudes, les dirigeants chinois incitent la population à ne pas voyager à l'étranger pour relancer le tourisme national.

REGAGNER LA CONFIANCE

Le profil type du voyageur chinois n'est plus le même. Les classes moyennes recherchent des destinations meilleur marché et la classe privilégiée est devenue exigeante sur la qualité de l'accueil et la qualité des services. Beaucoup rechignent désormais à voyager en groupe et tous sont très inspirés par les médias sociaux ; mais surtout, ils se refusent de visiter un lieu qui ne leur inspire pas confiance en matière de sûreté.

Le ministère du tourisme thaïlandais devra faire preuve de discernement, d'ingéniosité et d'originalité pour cibler de nouveaux marchés et reconquérir une clientèle disséminée. Des campagnes publicitaires sporadiques ne suffiront pas, il faudra miser sur le long terme, s'afficher sur des supports adaptés et surtout répondre aux nouvelles attentes et exigences du voyageur chinois du 21ème siècle. 


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