POLITIQUE EN THAÏLANDE

Après la fin de la monarchie en 1932, la Thaïlande a vécu soixante ans de pouvoir militaire, jusqu'à l'établissement d'un système démocratique, avec un gouvernement élu. La constitution est cependant fragile et très influencée par les militaires, qui ont toujours joué un rôle prépondérant dans la politique du pays.

Je ne suis pas spécialiste de la politique, ni en France, ni en Thaïlande. J'ai perdu mes convictions d'adolescent depuis qu'Arlette Laguiller a pris sa retraite. Pourtant, je n'arrive pas à me passer de ces personnages bouffis et grotesques qui imaginent que leur rôle est capital quant au sort du pays. Ces technocrates du 21ème siècle qui pour la plupart, évoluent dans une espèce de monde parallèle, communément dénommer "le hors-sol" où la recherche perpétuelle du pouvoir et de l'argent sont les occupations principales.
Un monde merveilleux où les protagonistes se querellent sans cesse, se jalousent et se haïssent férocement, soit disant pour le bien du peuple.
DICTATURE MILITAIRE EN THAILANDE
Publié par Rawai.fr - Mis à jour le 16/04/2024

QUI EST SRETTHA THAVISIN ?

Srettha Thavisin Premier ministre en Thaïlandel
Il est le nouveau premier ministre thaïlandais depuis le mois d'août 2023. Srettha Thavisin est membre du parti Pheu Thai, le parti de la famille Shinawatra...
Il hérite d'une situation compliquée marquée par une forte instabilité politique. Sa formation est également accusée d'avoir trahi le résultat des élections législatives puisque les dirigeants du Pheu Thai ont exclu de la coalition le vainqueur de ces élections en prétextant l'obligation d'instaurer une réconciliation pour sortir au plus vite de cette impasse politique.
On connait son brillant parcours professionnel dans l'industrie immobilière, domaine réputé pour son éthique irréprochable et son respect pour l'environnement...
Son action s'avère compliquée puisqu'il devra gérer une coalition composée de 11 partis dont 2 militaires.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 2023

PARTISREPRÉSENTANTSVOIX OBTENUES%SIÈGES À L'ASSEMBLÉE
MOVE FORWARDPita Limjaroenrat14 438 85136,54151
PHEU THAIPaethongtarn Shinawatra10 962 52227,74141
BHUMJAITHAIAnutin Charnvirakul
1 138 2022,8871
PALANG PRACHARATPrawit Wongsuwan537 6251,3640
UNITED THAI NATIONPrayut Chan-o-cha4 766 40812,0636
PARTI DÉMOCRATEJurin Laksanawisit925 3492,3425
Le parti progressiste Move Forward (MFP) et le parti populiste Pheu Thai, opposés au gouvernement de Prayut Chan-o-cha ont remporté une large majorité de voix et de sièges à l'assemblée.
  • BYE BYE CHAN-O-CHA, BON VENT - JUIN 2023

Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha a commencé à emballer ses affaires en vue de libérer son bureau à Government House.
Le processus de déménagement a commencé après que la Commission électorale a certifié l’élection de l’ensemble des 500 députés dans le cadre du système de circonscription et du système de liste de parti.
Prayut continuerait à exercer ses fonctions de premier ministre et de ministre de la défense jusqu’à ce que le nouveau cabinet prête serment et prenne officiellement ses fonctions.
La nomination du nouveau cabinet est prévue pour le 21 juillet, et la cérémonie de prestation de serment des nouveaux ministres devrait avoir lieu fin juillet.
Source : Gavroche
  • PITA LIMJAROENRAT BLACKBOULÉ - JUILLET 2023

Pita Limjaroenrat, le nouveau prétendant au poste de premier ministre a été rejeté par le parlement et le sénat. Pourtant la légitimité politique de l'ex-futur premier ministre est incontestable. Sa victoire aux législatives du 14 mai et la coalition de 8 partis auraient dû le mener aux plus hautes marches du pouvoir mais les dinosaures royalistes et les technocrates conservateurs en ont décidé autrement. Ils useront de tous leurs subterfuges et de toute leur influence pour entraver l'arrivée du jeune loup voire l'évincer de la scène politique.
La jeunesse du pays a voté pour ce quadragénaire moderne aux idées progressistes et démocrates, comment ses ouailles réagiront-elles si le leader du parti "Move Forward" n'est pas élu premier ministre ?
  • LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE THAÏLANDAIS - 22 AOÛT 2023

Après 100 jours d'attente, de tergiversations et de petits arrangements, Srettha Thavisin membre du Pheu Thai et disciple de Thaksin a été désigné premier ministre de Thaïlande.
Retenons que le parti Move Forward a été exclu de la coalition. Le nouveau gouvernement va devoir faire face aux électeurs majoritaires lors des dernières législatives. Les dirigeants du Pheu Thai sont d'ores et déjà qualifiés de traîtres par les courtisans de Pita (Move Forward). La situation pourrait bien dégénérer dans les prochains mois, des manifestations sont à prévoir à Bangkok. 

MÉCONTENTEMENTS ET COLÈRE EN 2023

MANIFESTATIONS EN THAILANDE 2023
Au lendemain du rejet de Pita Limjaroenrat au poste de 1er ministre et à l'invalidation de son mandat de député, nul besoin d'être expert pour présager quelques effusions de larmes et de sang les mois prochains. Les élites conservatrices et royalistes ont anéanti les espoirs de liberté et les exigences démocratiques du peuple.

Après une interminable cuisine interne orchestrée par les militaires, les royalistes et Thaksin, le parti Move Forward et son leader ont été exclus de la coalition et Srettha Thavisin (ancien promoteur immobilier et proche de Shinawatra) s'est vu accédé au poste de premier ministre. Ce tour de passe-passe a-t-il été si habile qu'aucun militant du Move Forward n'a deviné la supercherie ? Comment l'ex-majorité électorale a pu se laisser flouer de la sorte ? Pourquoi la jeunesse thaïlandaise d'habitude si réactive face à l'injustice et tellement avide de changement n'a pas bougé le petit doigt et s'est aujourd'hui réfugiée dans un mutisme absolu ?

 LES DERNIÈRES INFOS (AOÛT 2023)

Le 23 août : Thaksin Shinawatra, de retour en Thaïlande a été conduit en prison dès sa sortie d'avion puis transféré à l’hôpital.
Le 22 août : Srettha Thavisin (Pheu Thai) est nommé premier ministre de la Thaïlande. La situation politique thaïlandaise semble enfin évoluer mais au dépend du parti vainqueur Move Forward, exclu de la coalition.
Le 08 août : la décision de nommer un premier ministre est repoussée au 14 août.
Le 29 juillet : Thaksin Shinawatra exilé depuis 2006, prévoit de revenir en Thaïlande le 4 août, accueilli à bras ouverts par ceux même qui ont dirigé le coup d'état contre lui... L'armée et la technocratie bourgeoise estiment que l'ex-premier ministre pourrait être "la solution pour atténuer les conflits dans le pays"...
Le 27 juillet : la nomination du futur premier ministre est à nouveau reculée au 4 août.
Le 24 juillet : la coalition des 8 partis poursuivent les négociations avec les sénateurs et les partis extérieurs à la coalition jusqu’au 25 juillet, puis un candidat au poste de premier ministre sera annoncé le 26 juillet.
Le 23 juillet : de nombreux partisans du parti Move Forward se sont réunis en fin d'après midi à l'intersection Asoke, un des principaux centres d'affaires de Bangkok. Aucun heurt majeur et aucune intervention des forces de l'ordre n'ont été signalés.

 POURQUOI LES THAÏLANDAIS SONT EXASPÉRÉS ?

Pita Limjaroenrat, leader du parti Move Forward, qui a remporté les élections, n’a pas réussi à obtenir un vote majoritaire de la Chambre et du Sénat le 13 juillet. Les opposants ont dénoncé la détermination du parti Move Forward à modifier la loi de lèse-majesté lors du débat qui a précédé le vote. Afin d'évincer au plus vite le mutin, un plan machiavélique a été mis en place par quelques avocats peu scrupuleux.

Les élites conservatrices reprochent au vainqueur des élections de ne pas avoir respecté la loi thaïlandaise. Il est illégal de se présenter à un poste de député en étant actionnaire dans un groupe médiatique (même si celui-ci a mis fin à ses activités depuis plus de 15 ans...). Or, "M. Pita" a hérité de son père de 42 000 actions dans iTV. L'establishment a donc déclaré illégale la candidature de celui qui a remporté la majorité des voix et l'a suspendu de son mandat de député.

En faisant perdre l'espoir (et la face) à quelques millions d'électeurs, le parlement et le sénat thaïlandais, coalition ou pas, vont devoir faire face à la colère de la jeunesse de Bangkok et du royaume.

 QUI EST PITA LIMJAROENRAT ?

Mais qui est donc ce jeune premier au physique d'acteur de lakorn et au parcours brillant ? Mais qui se cache derrière "l'ex-leader" du parti progressiste "Move Forward" qui enthousiasme tellement la jeunesse thaï et angoisse les plus grands dinosaures de la scène politique thaïlandaise ?

Son profil fait rêver, il est l'inverse de l'homme politique thaïlandais classique, ventripotent, apathique, antipathique, syphilitique, rustre, rigide et aux airs tourmentés. Lui a reçu une éducation moderne, il a fait de brillantes études supérieures aux États-Unis, son parcours professionnel fut jusqu'à présent émérite, son physique de jeune premier, sportif et énergique fait de lui un véritable séducteur, il maîtrise parfaitement l'anglais, etc... Tout le monde ici (sauf les militaires, les mafieux et les royalistes) a envie de boire une Singha fraîche en terrasse, en compagnie du sympathique Pita Limjaroenrat.
[Ne nous méprenons pas non plus sur le personnage qui sous certains aspects pourrait nous faire penser à notre actuel chef d'état...]
"L'ange déchu" a indubitablement séduit en donnant de l'espoir à son électorat, en insufflant une énergie nouvelle à sa campagne et en promettant des réformes radicales sur un élan démocratique. Aucun Thaïlandais ne pourra malheureusement juger de la sincérité de l'individu et de ses projets, il faudra une nouvelle fois supporter une marionnette grabataire ou alcoolique au service d'une minorité conservatrice périmée.

Si le sujet vous intéresse, sachez que 10 mois après ce machiavélique scénario orchestré par l'armée et la royauté, l'excellent magazine Gavroche a publié une interview de Pita Limjaroenrat assez éloquente...

THAKSIN IS BACK 

THAKSIN SHINAWATRA IS BACK
Fin juillet 2023, l'ex-leader du parti "Thai Rak Thai" annonce "son retour à la maison" après 17 années d'exil en Grande-Bretagne, à Dubai et Hong Kong. L'ex-premier ministre thaïlandais s'apprête à faire face au système judiciaire et à répondre aux accusations dont il fait l'objet. 
Après l'avoir méprisé, destitué, condamné, après avoir demandé son extradition il y a 16 ans, les responsables militaires lui promettent aujourd'hui un accueil assurément bienveillant...

 QUI EST THAKSIN SHINAWATRA ?

Résumons ici, le parcours singulier de ce personnage au passé quelquefois discutable.
Thaksin Shinawatra est né en 1949 et est originaire de la province de Chiang Mai. 
Il fut un lieutenant-colonel de police et un docteur en criminologie, diplômé d'une université américaine.
  • HOMME D'AFFAIRES HABILE

En 1987, il crée le "Shinawatra Computer and Communication Group" et profite de ses relations au sein de la police pour obtenir un contrat juteux. Sa compagnie est en effet chargée d'équiper la police thaïlandaise de son nouveau matériel informatique...
Il devient ensuite l'un des principaux protagonistes du secteur des télécommunications en Thaïlande. 
En 2023, le classement Forbes évalue sa fortune à plus de 2 milliards de $.
  • UNE FAMILLE ULTRA-POLITISÉE

Son père est le premier de la famille à s'investir dans la vie politique en devenant député de la province de Chiang Mai en 1969. Son jeune frère devient également député. Une de ses sœurs cadettes a aussi été élue députée. Son beau-frère occupe brièvement le poste de premier Ministre en 2008. 
Aujourd'hui, le Pheu Thai (parti de l'opposition à la junte) est résolument pro-Thaksin puisque la dirigeante n'est autre que sa fille Paethongtarn Shinawatra.
  • CARRIÈRE POLITIQUE

Il est nommé premier ministre par Rama IX en 2001 pour cinq ans. Son mandat est reconduit mais il se voit dans la nécessité de démissionner face à la contestation qui agite le pays et le boycott de l'opposition lors des élections anticipées. Il est finalement renversé par un coup d'État militaire quelques mois plus tard.
Même si durant son passage aux plus hautes instances du gouvernement, Thaksin fut éminemment critiqué et jeté en pâture à l’intolérance des élites traditionnelles ou d'institutions de renom (Amnesty International et Human Rights Watch), on ne peut nier sa réelle volonté de démocratiser davantage le pays et combattre les inégalités sociales.
Souvent accusé de populiste par ses détracteurs, il est le premier dans l'histoire du pays à bousculer l'establishment en dénonçant l'exclusion du peuple jugé "trop inculte pour participer à la vie politique" par les bourgeoisies royalistes et militaires. 
Dès son arrivée au pouvoir, il créé une couverture de santé universelle jusqu'alors inexistante. Il déclare un moratoire sur les dettes engendrées lors de la crise financière de 1997. Il met en place un micro-crédit pour les plus démunis et débloque des fonds pour relancer l'économie rurale.

 POURQUOI THAKSIN REVIENT EN THAÏLANDE ?

Officiellement, la Thaïlande et ses petits enfants lui manquent, il se dit vieux et désireux de finir sa vie dans son pays... Pourtant, derrière cet apparent mic-mac politique se profilerait peut être une manoeuvre pour bannir définitivement le candidat du parti Move Forward pourtant majoritaire aux dernières élections législatives ? 

À quelle sauce pimentée les disciples de Pita du Move Forward vont-ils être dévorés ?

 LES ÉLECTIONS 2019

En Thaïlande des élections devraient se tenir début 2019, les premières depuis le coup d'État en 2014.
La junte militaire, qui est au pouvoir depuis bientôt quatre ans après avoir renversé le gouvernement élu de Yingluck Shinawatra, n'a toujours pas fixé de date précise pour le scrutin.  Mais le chef de la junte a affirmé que les élections auraient lieu "au plus tard" en février 2019, alors que l'impatience de la population face aux reports répétés du scrutin est de plus en plus visible. 
"Jusqu'à présent, 38 noms de partis politiques ont été soumis à la Commission électorale", a affirmé un responsable de cette commission. Parti démocratique du Siam, parti pour l'unité de la Thaïlande... La plupart des nouveaux entrants sont des novices en politique venus du milieu des affaires, du milieu universitaire, mais aussi plusieurs partis créés par des agriculteurs du nord et du sud du pays et même une star de youtube. 

Depuis leur arrivée aux manettes, les militaires craignent un retour au pouvoir de la famille Shinawatra, leur bête noire.
D'où, selon les analystes, le peu d'entrain des militaires à organiser un scrutin. Après le coup d'État de 2006, les Shinawatra étaient en effet revenus au pouvoir dès les premières élections organisées. 

Les militaires ont donc cette fois-ci davantage préparé le terrain : la nouvelle Constitution leur assure maintenant un verrouillage institutionnel (le Sénat, où plusieurs sièges sont réservés aux militaires, sera entièrement nommé et aura un contrôle sur le Parlement). 
La Constitution contient également une disposition qui permettrait au Parlement d'installer un Premier ministre non-élu, un scénario qui intéresserait, selon les analystes, le chef de la junte Chan-o-cha.

Sources : lexpress.fr & thailande-fr.com

QUI EST LE PREMIER MINISTRE THAÏLANDAIS PRAYUT CHAN-O-CHA ?

PRAYUT CHAN-O-CHA
Prayut Chan-o-cha, né le 21 mars 1954 dans la province de Nakhon Ratchasima, est un militaire et homme d'État thaïlandais. Premier ministre depuis le 22 mai 2014, il est l'adversaire de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, et l'un des principaux partisans de la répression militaire des chemises rouges, en 2009.

Son visage peut paraître austère mais certains de ses proches affirment que pour la déconnade en fin de repas, c'est pas le dernier à faire tourner les serviettes.

Le personnage assure vouloir protéger le peuple. Son parcours et ses diverses activités professionnelles pourraient laisser penser que ses priorités sont tout autres... Commandant d'infanterie de l'armée royale, commandant général, chef d'état-major, chef de l'armée royale, administrateur de la Thai Oil Public Company, directeur de la Thai Military Bank...

Le 20 mai 2014, après plusieurs mois de crise politique, Prayut Chan-ocha déclare la loi martiale dans le pays avant de revendiquer deux jours plus tard un coup d'État contre le gouvernement en place. Soutenu par le roi de Thaïlande Rama IX, il est élu Premier ministre par l'Assemblée nationale législative, le 21 août 2014.

La société thaïlandaise est clivée entre les partisans de Yingluck Shinawatra, principalement des riziculteurs et les pauvres, et les élites de Bangkok.

Un référendum se déroule le 7 août 2016 visant à faire adopter la Constitution thaïlandaise de 2016 et donne davantage de pouvoirs à la junte.

On retiendra durant ces 3 années au pouvoir de nombreuses actions pas toujours respectueuses des droits de l'homme : une main mise sur les médias, une augmentation des incarcérations pour crime de lèse majesté, une absence totale d'opposition, une prétendue lutte contre la corruption, l'exécution par injection létale d'un condamné, des pourparlers relancés avec la Chine pour la construction du canal de Kra, des promesses d'élections sans cesse repoussées...
On constate néanmoins un redressement économique, une croissance au premier trimestre qui a augmenté de 4,8% (sa plus forte progression en cinq ans), des exportations en hausse, une inflation faible, En 2017 un nouveau record a été battu avec 35 millions de touristes qui ont visité la Thaïlande, et selon les estimations, ce nombre pourrait grimper à plus de 37 millions en 2018. Le point noir reste un colossal surendettement des ménages. La dette moyenne par ménage thaïlandais s'élèverait à 137 988 THB...

1973 ET APRÈS, UNE AMORCE DE DÉMOCRATIE

Mandat d'arrêt lancé contre Thaksin Shinawatra

Mandat d'arrêt lancé contre Thaksin Shinawatra en 2008


L'histoire de la Thaïlande depuis 1973 a été une suite de transitions difficiles et parfois sanglantes entre le pouvoir militaire et civil. La révolution de 1973 a été suivie d'une brève et instable démocratie, puis du retour à un régime militaire, porté au pouvoir par un coup d'État en 1976. Ce régime militaire a été très instable en raison des multiples coups d'État. Au cours de la plus grande partie des années 1980, le général Prem Tinsulanonda a régné sur la Thaïlande à la tête du régime militaire, et ce, avec un mandat démocratique à partir de 1983. Par la suite, le pays est demeuré une démocratie, mise à part une brève période sous un régime militaire de 1991 à 1992. Le parti Thai Rak Thai (les Thaïs aiment les Thaïs) mené par le premier ministre Thaksin Shinawatra gouverna à partir de 2001, jusqu'à ce qu'un nouveau coup d'État le renverse en 2006.

  • RÉVOLUTION

En octobre 1973 des manifestations massives ont eu lieu à Bangkok, exigeant la fin du régime militaire. Le général Thanom Kittikachorn a répondu avec force, et jusqu'à 70 manifestants ont été tués dans les rues, du jamais vu en Thaïlande. Cette intervention violente du régime militaire a incité le roi Rama IX à faire sa première intervention dans la politique thaïlandaise en retirant son appui au régime militaire, et le 14 octobre 1973, le général Thanom Kittikachorn a démissionné et a quitté le pays.
Les événements d'octobre 1973 se sont révélés une révolution dans la politique thaïe. Pour la première fois, la bourgeoisie urbaine, menée par les étudiants, avait défait les forces combinées de la vieille classe régnante et de l'armée et gagné la bénédiction apparente du roi pour une transition vers la pleine démocratie, symbolisée par une nouvelle constitution qui prévoit une législature entièrement élue.
Malheureusement, la Thaïlande n'avait pas encore produit une classe politique en mesure de faire fonctionner cette nouvelle démocratie sans à-coup. Les élections de janvier 1975 n'ont pas produit une majorité stable, et une nouvelle élection en avril 1976 a donné les mêmes résultats. Le politicien-vétéran Seni Pramoj et son frère Kukrit Pramoj ont alterné au pouvoir, mais n'ont pas été en mesure de mener une réforme cohérente du système politique. La forte hausse des prix du pétrole en 1974 a mené à une récession et à l'inflation, affaiblissant la position du gouvernement. Le geste politique le plus populaire du gouvernement démocratique a été d'ordonner le retrait des forces américaines de Thaïlande.
La sagesse de ce geste a été bientôt remise en cause, quand les communistes ont pris le pouvoir au Viêt Nam, au Laos et au Cambodge en avril et mai 1975. L'arrivée des régimes communistes aux frontières de la Thaïlande, l'abolition de 600 ans de monarchie laotienne et l'arrivée d'une pléthore de réfugiés du Laos et du Cambodge, ont fait basculer l'opinion publique thaï à nouveau vers la droite et les conservateurs ont fait bien mieux aux élections de 1976 qu'en 1975. L'aile gauche du mouvement étudiant n'a pas accepté leur victoire et a continué à manifester pour des changements radicaux.

  • RÉGIME MILITAIRE

À la fin de 1976, la bourgeoisie modérée a tourné le dos au radicalisme de plus en plus militant des étudiants basé à l'université Thammasat. L'armée et les parties de droite ont lutté contre les radicaux de gauche avec des groupes paramilitaires tels que les « Village Scouts » et le « Red Gaurs ». L'exemple s'est présenté en octobre quand Thanom est revenu en Thaïlande pour entrer au monastère. Des manifestations violentes d'étudiants se sont heurtées à des contre-manifestants. Le 6 octobre 1976, l'armée a lâché les paramilitaires sur les manifestants, et a utilisé cette orgie de violence, dans laquelle des centaines d'étudiants ont été torturés et tués, pour suspendre la constitution et reprendre le pouvoir.
À partir de cette date, de nombreux gauchistes prennent le maquis pour rejoindre le parti communiste thaïlandais (PCT) d'obédience maoïste.

  • ÉLECTIONS ET COUPS D'ÉTAT

En 2001, le parti Thai Rak Thai mené par Thaksin Shinawatra remporta les élections et lança un certain nombre de réformes à destinations des classes populaires, surtout rurales et dans l'est du pays. Le 19 septembre 2006, alors que le premier ministre Thaksin se trouvait à New York, son gouvernement fut renversé par une partie des forces armées. Le chef de l'armée, le général Sonthi Boonyaratglin, 59 ans, premier musulman à occuper ce poste dans le royaume bouddhiste, a pris la tête d'un Conseil pour la réforme démocratique formé des commandants des trois armes et de la police, qui a abrogé la Constitution, décrété une loi martiale aux contours mal définis, dissous le gouvernement et pris tous les pouvoirs. Depuis cette date, plusieurs Premiers ministres se sont succédés, et l'instabilité est restée larvée, culminant en 2010 dans d'importantes manifestations.

  • COUP D'ÉTAT 2014

Le 20 mai 2014, après plusieurs mois de crise politique, Prayut Chan-o-cha déclare la loi martiale dans le pays avant de revendiquer deux jours plus tard un coup d'État contre le gouvernement en place. Soutenu par le roi de Thaïlande Rama IX, il est élu Premier ministre par l'Assemblée nationale législative, le 21 août 2014.
La société thaïlandaise est clivée entre les partisans de Yingluck Shinawatra, principalement des riziculteurs et les pauvres, et les élites de Bangkok, dont les généraux au pouvoir, qui les exècrent comme de "dangereux populistes".
Un référendum se déroule le 7 août 2016 visant à faire adopter la Constitution thaïlandaise de 2016 et donne davantage de pouvoirs à la junte.

Source : Wikipédia

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