LE CRIME DE LÈSE-MAJESTE EN THAÏLANDE

On pourrait ici évoquer quelques vérités sur la famille royale et le gouvernement thaïlandais. Corruption, liberté d'expression, mauvais traitements, répression, les sujets ne manquent pas. Mais la Thaïlande étant la dernière royauté au monde à appliquer les lois sur le délit de lèse-majesté, nous nous abstiendrons.

En cliquant sur la touche "j'aime" pour dire qu'on apprécie un commentaire négatif sur le roi ou le gouvernement, on risque de faire les frais de l'article 112 du code pénal. Le lèse-majesté est même puni hors du territoire et les détracteurs étrangers s'exposent à une interdiction de séjour au "pays du sourire". Les journalistes étrangers eux, sont contraints à une forme d'autocensure, du coup, la couverture de la Thaïlande dans le monde est un peu biaisée.
LESE MAJESTE EN THAILANDE
Publié par Rawai.fr - Mis à jour le 23/07/2023

 CE QUE DIT LA LOI À PROPOS DU LÈSE-MAJESTE EN THAÏLANDE

Cet article de loi permet de punir les personnes qui insultent ou diffament le roi, la reine, le prince héritier ou le régent. Un coupable de lèse-majesté encourt jusqu'à 30 ans de prison pour atteinte à l'image de la famille royale, et la peine minimale est de 3 ans de prison.
Il est presque impossible de débattre ouvertement de cette loi, explique Puangthong Pawakapan, professeur de sciences politiques à l'Université de Chulalongkorn : " Je pense qu'on en sait plus en dehors de la Thaïlande sur cette loi qu'au sein du pays, les médias traditionnels thaïlandais ignorent cette question". En décembre 2014, le général Prayut Chan-O-Cha, avait jugé le débat public inconvenant, invitant tout simplement ceux qui voulaient réformer la loi à quitter le pays.

 LA GUERRE DIGITALE EST DÉCLARÉE

Les élites royalistes ont pour ambition de faire le ménage sur internet. Ils traquent toutes les critiques, même les plus insignifiantes, contre la monarchie ou les membres de la famille royale. .

Ces dernières semaines, plusieurs groupes de protection de la monarchie ont été créés par les élites royalistes. "...Toute personne critique vis-à-vis de l’institution royale mérite d’être traitée comme un rebut...". Ces groupes de volontaires patrouillent sur la toile et repèrent les moindres commentaires inconvenants envers la monarchie. Une page facebook a également été publiée, sur laquelle les personnes suspectées d’avoir enfreint la loi peuvent être dénoncés. En quelques jours, plus 100 000 personnes se sont inscrites comme membres. Dans la foulée, d'autres groupes se sont bâtis sur le même modèle. Cela complète le programme de la police qui dispose déjà d'une section spéciale d'informaticiens traqueurs de commentaires négatifs. Le gouvernement précise qu'appuyer sur la touche "j'aime" pour dire qu'on apprécie un commentaire négatif sur le royaume, peut tomber sur le coup de la loi !

À l'heure où nous rédigeons cette page, la junte militaire annonce discrètement un projet sécuritaire consistant à réduire le nombre de passerelles internet entre le royaume et l’extérieur à un seul accès, en vue de faciliter le contrôle de l’information par les autorités. La probable motivation serait de contrôler davantage l’information et l’accès internet. Une sorte de "Grande muraille" cherchant, à bâillonner les internautes thaïlandais.

UN TRADITIONALISME QUI FRÔLE LE RIDICULE

Une nouvelle fois, le traditionalisme thaïlandais refait surface au sein de l'actualité internationale... Un ancien conseiller de la Commission parlementaire pour la loi, la justice et les droits de l’homme, a porté plainte le 23 novembre contre Miss Thailand 2021. Sur certaines des photos de promotion pour le concours Miss Univers, on voit la jeune femme couronnée et foulant le drapeau national. Le politicien juge l'image offensante et considère que marcher sur l'emblème national est un mauvais exemple pour la jeunesse... 
Sonthiya Sawasdee a porté plainte devant la justice et la photographie a été retirée des réseaux sociaux.
NDR : Les infractions contre le drapeau national sont passibles d'une peine d'emprisonnement maximale de deux ans, d'une amende pouvant aller jusqu'à 40 000 bahts ou des deux.
D'après le Bangkok Post, l'homme politique a affirmé qu’il ne cherchait pas à ce qu’Anchilee Scott-Kemmis soit condamnée à une peine de prison mais plutôt à défendre le prestige du drapeau.

UNE ENTRAVE À LA DÉMOCRATIE

En juillet 2023, le lèse-majesté en Thaïlande est une nouvelle fois au coeur de l'actualité nationale et internationale. Lors des dernières élections législatives, le candidat réformiste pourtant largement vainqueur, s'est fait suspendre par le parlement et le sénat, parce qu'il souhaite réformer la loi sur lèse-majesté. Malgré ses 13,5 millions de suffrages, Pita Limjaroenrat le leader du parti Move Forward, l'élu du peuple, l'espoir de la jeunesse a été évincé de la scène politique thaïlandaise, balayé d'un simple revers de main.
Cette fois-ci, il pourrait s'agir d'une dernière tentative (désespérée) de l'establishment pour freiner l'inévitable progression démocratique dans le pays. 
L'affrontement entre le peuple et l'autorité bourgeoise conservatrice nous parait inévitable durant l'été 2023.

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